Les meilleurs gérants dévoilent leurs convictions pour 2019

En Bourse, l’année 2018 a été marquée par un exercice difficile, un début qui a commencé dans l’euphorie et une période conclue par un trimestre baissier. Quels sont donc les espoirs pour 2019, cette année peut-elle susciter ?

Une tendance inversée

La dynamique est retenue avec les mêmes ingrédients pour cette année 2019 sauf qu’il y a inversion de tendance. Cette fois-ci, les gérants ont gardé le scénario rose. Ces derniers estiment que les négociations sino-américaines vont donner une issue heureuse. Ils constatent que le regain de souplesse des grands banquiers centraux prend en compte le ralentissement économique afin de suspendre le resserrement monétaire d’une manière provisoire. En 2018, aucun rendement annuel positif n’a été affiché par les investisseurs en euro, aucune classe d’actifs prise dans son ensemble, sauf l’immobilier en direct ou non coté. Les fonds monétaires ont aussi fini l’année avec un rendement négatif de 0,25% en moyenne dans la zone euro. La perspective hors monétaire est totalement inversée pour cette année et les deux mois ont permis de vérifier cela. Malgré cette inversion de tendance, le rebond n’aurait-il pas été trop rapide se demandent beaucoup de gérants ?

Pas encore de dynamique de flux acheteurs

L’an dernier, la fonte s’est traduite dans les flux de sortie des fonds. En France, les souscriptions net­tes en sicav et FCP ont reculé de plus de 11% sur l’année. Toujours sur le marché français, les sorties de capitaux ont dépassé 21 milliards d’euros durant le seul mois de décem­bre 2018. La collecte nette des fonds ouverts s’est aussi limitée à 62 milliards d’euros l’an dernier, contre 846 milliards en 2017 sur le marché européen.

Or, jusqu’à ce jour, 2019 n’a pas enregistré une dynamique de flux entrants reconstituée. Dans tous les domaines, y compris en liquidités et en monétaire, les investisseurs semblent encore temporiser la cadence en restant sur des positions d’attente.

Prudence de mise

Pour cette nouvelle année boursière, les plus optimistes savourent le rebond et s’attendent à ce qu’il dure. Toutefois, beaucoup d’experts restent réservés et estiment que le potentiel de hausse boursière est entamé après des progressions d’environ 10% des grands indices depuis le premier mois de 2019 :

  • La prudence est le mot d’ordre pour le président de Mandarine Gestion, Marc Renaud, car il estime que nous sommes en haut de cycle. Il se garde de toute euphorie devant la hausse des cours qui s’effectue dans un environnement de flux toujours vendeurs, surtout pour les petites valeurs.
  • Oddo BHF reste aussi prudent de son côté. Après de tels chocs sismi­ques, ses gérants n’excluent pas un cas de nouvelles secousses. Sur leurs allocations actions, ils préfèrent donc rester neutres, du moins pour le moment. Toutefois, en cas de retour de signaux positifs forts, ils vont bien évidemment surpondérer les secteurs cycliques et les valeurs technologiques.
  • Chez OFI AM, son directeur des gestions, Jean-Marie Mercadal écarte les craintes de récession même s’il reconnaît que le ralentissement nourrit un climat très anxiogène.

L’année 2019 devrait offrir des opportunités sur les actions européennes et sur les obligations d’entreprises.