La trésorerie de départ est un élément essentiel à prendre en compte lors de la création d’une entreprise. Elle représente les fonds dont dispose l’entreprise au moment de son lancement et permet de financer les premières dépenses avant que les premiers revenus ne commencent à rentrer. Dans cet article, nous allons voir comment calculer cette trésorerie et quelles sont les étapes à suivre pour assurer un démarrage en toute sérénité.
1. Estimer les besoins en fonds de roulement
Le besoin en fonds de roulement (BFR) représente la différence entre les ressources nécessaires pour financer le cycle d’exploitation et celles générées par l’activité elle-même. Pour calculer le BFR, il faut prendre en compte plusieurs éléments :
- Les stocks: matières premières, produits finis, marchandises…
- Les créances clients: factures émises mais non encore réglées par les clients
- Les dettes fournisseurs: factures reçues mais non encore réglées aux fournisseurs
Pour estimer le BFR, on peut utiliser la formule suivante : BFR = Stocks + Créances clients – Dettes fournisseurs.
2. Prévoir les investissements initiaux
Les investissements initiaux sont les dépenses nécessaires pour mettre en place l’entreprise et démarrer son activité. Il s’agit notamment des frais liés à :
- La constitution de la société: frais d’immatriculation, rédaction des statuts, etc.
- L’acquisition ou la location de locaux: achat ou caution pour un bail commercial, travaux d’aménagement…
- Le matériel et les équipements: mobilier, matériel informatique, machines-outils, véhicules…
- Les frais de lancement: publicité, création d’un site internet, formations…
3. Anticiper les charges fixes et variables
Pour calculer la trésorerie de départ, il est également essentiel d’anticiper les charges que l’entreprise devra supporter dès le début de son activité. On distingue généralement deux types de charges :
- Les charges fixes, qui sont indépendantes du niveau d’activité et qui doivent être réglées quoi qu’il arrive (loyer, salaires, assurances…)
- Les charges variables, qui varient en fonction du volume des ventes ou de la production (achat de matières premières, frais de transport, commissions sur ventes…)
4. Estimer les délais de paiement clients et fournisseurs
Dans le cadre du calcul de la trésorerie de départ, il est important d’estimer les délais moyens de paiement des clients et des fournisseurs. En effet, ces délais ont un impact direct sur la gestion de la trésorerie :
- Un délai de paiement clients trop long peut engendrer des problèmes de trésorerie si l’entreprise doit financer ses dépenses avant d’avoir encaissé les recettes correspondantes.
- Un délai de paiement fournisseurs trop court peut également poser des problèmes si l’entreprise doit régler ses factures avant d’avoir reçu les paiements de ses clients.
5. Prendre en compte les aides et financements possibles
Lors de la création d’une entreprise, il est possible de bénéficier de différentes aides et financements :
- Les subventions publiques, accordées par l’État ou les collectivités territoriales pour soutenir certains secteurs d’activité ou types de projets.
- Les prêts bancaires, qui permettent d’emprunter une somme d’argent remboursable avec intérêts sur une période donnée.
- Le capital-investissement, qui consiste à lever des fonds auprès d’investisseurs privés en échange d’une participation au capital de l’entreprise.
- Le financement participatif (crowdfunding), qui permet de collecter des fonds auprès du grand public via des plateformes en ligne.
6. Calculer la trésorerie de départ nécessaire
Une fois toutes ces données réunies, il est possible de calculer la trésorerie de départ nécessaire pour lancer son entreprise. Le montant obtenu correspond à la somme d’argent dont l’entreprise doit disposer au démarrage pour couvrir ses besoins en fonds de roulement, ses investissements initiaux et ses charges fixes et variables.
Trésorerie de départ = BFR + Investissements initiaux + Charges fixes et variables – Aides et financements possibles.
Il est important de noter que cette estimation doit être adaptée en fonction des spécificités de chaque entreprise et des éventuelles variations d’activité prévues au cours des premiers mois. Il peut donc être judicieux de réaliser plusieurs scénarios (optimiste, pessimiste, réaliste) afin d’adapter sa trésorerie en conséquence.
7. Suivre l’évolution de la trésorerie après le lancement
Une fois l’entreprise lancée, il est crucial de suivre régulièrement l’évolution de sa trésorerie afin d’anticiper d’éventuelles difficultés financières et d’adapter sa gestion en conséquence. Pour cela, il est recommandé de mettre en place un suivi quotidien ou hebdomadaire des entrées et sorties d’argent, ainsi qu’un prévisionnel mensuel ou trimestriel.
En prenant le temps de bien calculer sa trésorerie de départ et en suivant attentivement son évolution après le lancement, les entrepreneurs mettent toutes les chances de leur côté pour assurer le succès et la pérennité de leur entreprise.